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Bonnes pratiques dans les couloirs bus-vélo

Avec la crise sanitaire, la pratique du vélo est en plein essor sur la métropole de Lyon. Afin d’absorber cette hausse, de nombreux couloirs de bus ont été ouverts aux vélos. Mais partager le même espace n’est pas facile et sans stress pour tous les usagers. En partenariat avec Keolis Lyon, nous avons participé à un temps d’échanges avec des conducteur.trices de bus afin de mieux comprendre les contraintes de chacun.

Nous avons rencontré principalement des conducteurs et conductrices de la ligne C3. Sur cette ligne, les bus empruntent souvent des couloirs de bus ouverts au vélo, c’est à dire des couloirs mixtes. Les conducteurs et conductrices ont tou.te.s été sensibilisé.e.s à la cohabitation entre les différents modes de transport. Mais au quotidien, ils.elles peuvent encore se heurter à des situations compliquées lorsqu’il s’agit de partager la rue.

Alors pour que la cohabitation bus-vélo se passe en toute sérénité, voici quelques bonnes pratiques à garder en tête :

Bonne pratique n°1 : Bien se positionner dans un couloir de bus

Tout d’abord, un rappel : Tous les couloirs de bus ne sont pas ouverts à la circulation des vélos. Ceux qui le sont doivent être signalés par la présence d’un panonceau vélo. Ce dernier est très souvent complété par un marquage au sol de la figurine vélo, régulièrement répétée (tous les 30 mètres environ). Maison_Velo_Lyon_couloir-mixte
Maison_Velo_Lyon_couloir-bus-non-elargi Couloir de bus non élargi : La figurine vélo est marquée au centre du couloir. Nous vous conseillons de vous positionner sur ce marquage (roulez sur la tête du cycliste). En effet, cela vous permet de vous rendre bien visible en vous écartant suffisamment du bord droit de la chaussée.

Si un bus se trouve derrière vous, pensez à vous rabattre à droite pour le laisser passer, dès que la largeur de la chaussée est suffisante.

Maison_Velo_Lyon_couloir-bus-elargi Couloir de bus élargi : Ces couloirs sont parfois équipés d’une bande cyclable ou bien la figurine vélo est marquée à droite du couloir. Dans ce cas, nous vous recommandons aussi de rouler sur la figurine, la largeur de la voirie étant suffisante pour une bonne cohabitation. Attention toutefois aux intersections et aux feux (cf. bonnes pratiques n°2 & 3).

Bonne pratique n°2 : Éviter les angles morts

Depuis le 1er janvier 2021, et conformément au décret n°2020-1396 du 17 novembre 2020, tous les poids lourds et les bus doivent afficher à l’arrière et sur les cotés de leur véhicule un autocollant signalant leurs angles morts. Ceux-ci sont en effet la principale source d’accidents mortels ou graves impliquant des vélos. Et, sans aller jusqu’à l’accident, les angles morts des bus mettent souvent les cyclistes dans des situations inconfortables et dangereuses.

Pour éviter ses situations à risques, rappelons l’existence de deux éléments de signalisation favorables aux cyclistes :

  • Le sas-vélo :
    C’est un espace de 3 à 5 mètres réservé aux cyclistes en amont des feux de signalisation. Il permet aux cyclistes de se placer de manière visible devant les autres usagers et de démarrer avant eux lorsque le feu passe au vert.
  • Le cédez-le-passage cycliste au feu :
    Aussi appelé M12, ce panonceau, lorsqu’il est installé sur certains feux rouge, autorise les cyclistes à considérer le feu comme un cédez-le-passage dans le sens de la ou des flèches. En dissociant le démarrage des cyclistes de celui des véhicules motorisés, il permet de se dégager du flux… Et parfois des zones d’angles morts des véhicules !

Bonne pratique n°3 : Garder ses distances avec les bus

Compte tenu du poids et de la taille des bus, un freinage d’urgence entraîne différentes complications. Tout d’abord, le freinage est plus long que pour un véhicule léger. Mais surtout il représente un danger pour les passagers debout qui risquent de chuter.

La meilleure des stratégies est donc de garder ses distances avec les bus et les poids lourds, car ils auront du mal à vous éviter en cas d’urgence.

A retenir également qu’il ne faut jamais doubler un bus :
Par la droite lorsqu’il est arrêté à un feu rouge (car on ne sait pas lorsqu’il va redémarrer et on risque de se retrouver dans l’un de ses angles morts).
Par la gauche lorsque celui-ci a mis son clignotant pour quitter un arrêt (il est dans ce cas prioritaire selon le code de la route).
Lorsque qu’un bus tourne à cause des risques liés au déport du porte-à-faux (la longueur entre l’essieu arrière et l’extrémité du bus).

Bonne pratique n°4 : Bien communiquer ses intentions

L’une des clés pour cohabiter avec les autres usagers de la route est de bien communiquer ses intentions.

Par exemple, à vélo, avant tout changement de file ou de direction :
1/ J’effectue un contrôle visuel de la position des autres véhicules. C’est-à-dire que je tourne la tête pour voir si d’autres véhicules sont en approche et vont me doubler.
2/ Si la voie est libre, je signale ensuite mon changement de trajectoire en tendant mon bras.
3/ Si un véhicule est en approche j’établis un contact visuel avec le.la conducteur.trice. Si je ne suis pas sûr.e d’avoir été vu.e, je m’arrête pour éviter le risque de collision.

Anticiper et communiquer ses intentions permet aux autres véhicules, et notamment les bus, de ne pas être surpris par vos changements de direction.

A noter que les bus sont équipés d’un klaxon et d’un bruiteur (moins agressif que le klaxon). Le bruiteur est utilisé par les conducteurs et conductrices de bus pour se signaler, notamment lors d’un dépassement. Ainsi, ils vous indiquent de bien rester dans votre trajectoire et de ne pas dévier brusquement. Sauf usage détourné, le bruiteur est un moyen de communiquer ses intentions. Il ne doit donc pas être mal interprété par les cyclistes 😉

D’autres bonnes pratiques à (re)découvrir grâce à la formation « Savoir circuler »

Si vous craignez de vous retrouver dans des situations conflictuelles ou dangereuses avec les autres usagers, n’hésitez pas à vous inscrire à nos sessions de formation gratuite Covélo. Cette formation a pour objectif de vous apprendre les bons réflexes pour circuler en ville et partager la rue en toute sérénité.

Et pour soutenir nos actions, vous pouvez adhérer à l’association ! Votre soutien nous permettra de continuer nos actions de sensibilisation.

18 réflexions sur “Bonnes pratiques dans les couloirs bus-vélo

  • Patrice SOUILLAT

    Vous dites qu’il ne faut JAMAIS doubler un bus par sa droite s’il est arrêté à un feu rouge, sauf s’il y a une piste cyclable à cette droite?
    Mais quand les nombreux automobilistes et livreurs divers ne respectent pas la piste cyclable, comme sur l’avenue des Frères Lumière, quartier de Monplaisir, huitième arrdt, c’est difficile de faire sa place ;
    Comme cela m’est arrivé l’année dernière, je suis arrivé à droite du bus, arrêté au feu rouge mais il y avait une camionnette avant le fleuriste à l’angle de la rue Maryse BASTIE et je me suis retrouvé coincé, mon guidon étant large, entre la paroi du bus et le rétro gauche de la camionnette.
    Et le conducteur du bus a gueulé, en plus, (et le livreur s’est justifié par sa fonction, je crois, j’ai pas bien entendu à cause du bruit du monteur du bus) sûrement parce que j’abimais sa belle peinture rouge ! …
    Il n’empêche, c’est quand même moi qui ais abimé le caoutchouc de mon guidon gauche, dans l’histoire.

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    • Bonjour Patrick,
      Votre expérience illustre bien qu’il faut toujours garder ses distances avec les bus/poids lourds (cf. bonne pratique n°3) et ne jamais les remonter par la droite. En effet, vous risquez d’une part de vous retrouver dans ses angles morts et si en plus un véhicule est mal stationné, vous risquez de vous faire coincer. Conclusion : Au feu, restez suffisamment à l’arrière du bus !

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  • jean marie arlot

    Patrick évoque la problématique des véhicules stationnant sur les pistes cyclables. C’est très fréquent, partout dans Lyon, et pas seulement dans le 8e, et pas uniquement du fait de livreurs, mais aussi de nombreux particuliers : devant les tabacs, boulangeries, et encore les bistrots sont fermés ! Dans la presqu’île c’est édifiant. La pédagogie a ses limites, ne soyons pas naïfs. Une verbalisation plus systématique de ces infractions devrait seule permettre de faire diminuer ces comportements inciviques, qui mettent en danger les cyclistes. Encore faut il que les agents reçoivent des consignes en ce sens. Que disent nos élus ?

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    • Bonsoir Jean-Marie,
      Effectivement le stationnement sur aménagement cyclable ou piéton est une vraie problématique. Sachez que nous faisons régulièrement remonter aux communes que cela représente un réel danger pour les cyclistes.

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    • Kermit (la grenouille pas encore écrasée)

      Effectivement, que ce soit Lyon ou Villeurbanne pour ma part, des rues avec piste cyclable sont systématiquement considérées comme deuxième voie de garage. Parfois même, ce n’est pas rare, les voitures sont garées en transversal dessus… Je ne vois pas bien comment se considérer en « sécurité » en vélo en ville dans ce genre de situation. J’ai même été confronté une fois à un artisan garé complètement sur la piste cyclable protégée par un vrai rebord en béton (c’est assez rare pour être souligné) d’au moins 20cm (!!!) de haut dans la rue Anatole France aux Gratte-Ciel. J’étais alors en vélo’v et j’ai dû franchir le rebord, passer sur la route avec le traffic inverse et re-franchir le rebord pour continuer… naturellement j’ai râlé, et devinez quoi, je me suis fais engueuler… ce n’est pas normal. Et ce n’est qu’une situation conflictuelle parmi tellement si tant d’autres depuis que je fais du vélo à Lyon, soit maintenant plus de 10 ans.

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      • caroline cousin

        Et oui le nouveau plan de circulation et de partage est une catastrophe
        Même problème rue tête d’or cours vitton …. les livreurs ne peuvent plus livrer les vélos ne peuvent plus rouler … et les voitures non plus!

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  • Merci de souligner qu’un bus,
    COMME TOUS LES POIDS LOURDS
    se comporte différemment d’un véhicule léger lorsqu’il tourne.
    La roue arrière suit une trajectoire différente de la roue avant, elle se déporte à l’intérieur du virage et peut donc écraser le cycliste néophyte qui s’en est approché, et ce qu’il soit positionné à GAUCHE ou à droite…
    Conclusion:
    Ni à droite, ni à gauche, ni devant, ni derrière ; à #velo on n’approche JAMAIS d’1 poids lourd. 
    Camion, benne, bus ou car, je reste à l’écart. 

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    • Merci Nicolas pour ces compléments. C’est ce que nous avons voulu souligner en précisant qu’il ne fallait jamais doubler un bus « Lorsque qu’un bus tourne à cause des risques liés au porte-à-faux (avant de tourner à droite le bus doit d’abord se déporter sur la gauche pour avoir un angle de braquage suffisant)« .
      Mais pour résumer et simplifier le message, nous sommes tout à fait d’accord avec le slogan : « Camion, benne, bus ou car, je reste à l’écart » ;).

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  • Clémence

    Bonjour,
    Qu’en est de la réglementation pour les taxis qui utilisent régulièrement les couloirs bus/vélo et qui se permettent de klaxonner et ronchonner quand on ne leur laisse pas assez de place pour passer ?
    Ont ils le droit d’utiliser ces voies ?
    Je n’ai jamais réussi à trouver l’information.
    Merci

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    • Bonjour Clémence,
      La circulation des taxis dans les couloirs de bus n’est pas réglementairement établie mais une tolérance leur est accordée (valable dans certaines grandes villes dont Lyon mais aussi Paris, Marseille, Toulouse…). Ils sont par contre contraints de partager la voirie avec les autres usagers autorisés et en tant que cycliste vous avez donc le droit de prendre votre place 😉

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    • Kermit (la grenouille pas encore écrasée)

      Oui, ça aussi… j’aimerais bien qu’ils nous laissent (au moins) un mètre d’écart pour circuler sur les voies de bus… C’est sans compter quand il y a un bus TCL qui arrive en face, et que le taxi tient absolument à te doubler au même moment (Léon Blum, Villeurbanne)!!

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  • Les questions me font constater que la distinction piste et bande cyclable n’est pas claire.
    Pourriez-vous clarifier ce point, svp ?

    De plus je n’ai jamais compris quelle était la signification du dessin d’un cycle sur une route urbaine ordinaire, donc pas une voie rapide. Les cyclistes sont réputés pouvoir emprunter ces voies en agglomération. Quel intérêt de ce symbole ? Sinon à rappeler aux autres véhicules la possible présence de cycliste ? Et alors quand il n’y a pas de symbole, l’automobiliste ne risque t’il pas d’en déduire que le vélo n’a pas le droit de cité ?

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    • Bonjour,
      Effectivement nous faisons le même constat que la distinction entre piste et bande cyclable n’est pas claire. Un petit rappel s’impose 😉
      Une bande cyclable est une voie de circulation sur une chaussée à plusieurs voies alors que la piste cyclable est une chaussée séparée physiquement de la chaussée tous véhicules. Les 2 aménagements sont réservés aux cycles à 2 ou 3 roues.
      Concernant les figurines vélo (hors bandes), se sont à priori de vieux marquages ou alors des marquages en double-sens cyclable.
      Mais pour tout savoir des aménagements et des droits et devoirs des cyclistes, nous vous invitons à vous inscrire à nos formations au Code « vu du guidon » : https://www.maisonduvelolyon.org/covelo/. Prochaine session dès ce soir !

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  • le couloir bus de droite dans l’avenue Lafayette est autorisé aux vélos dans le sens Villeurbanne (Totem) jusqu’au Rhône. Cependant la largeur de ce couloir est à peine suffisante au bus pour dépasser un vélo sans s’en approcher dangereusement à près de 50 cm. Cela dépend du bon vouloir du conducteur qui parfois dépasse avec un coup d’avertisseur rageur pour faire comprendre que le vélo est un intrus « autorisé ». Je doute que le cycliste néophyte trouve cette situation satisfaisante même s’il se tient le plus à droite possible en roulant dans le caniveau et en frôlant la pédale sur la bordure de trottoir.
    La situation se complique quand c’est un bus articulé et le dépassement est long et stressant (vitesse différentielle et hauteur de l’engin) !
    Conclusion : malgré mes 25 ans de pratique quotidienne du vélo dans Lyon j’évite d’emprunter le cours Lafayette et je m’accommode bien mieux des petites rues parallèles malgré les nombreuses intersections que j’ai appris à gérer.
    J’estime que la multiplication de l’ouverture des couloirs de bus aux vélos s’avère parfois contreproductive et donne un sentiment justifié d’insécurité

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    • Bonjour,
      Nous avons justement travaillé avec Kéolis et les conducteurs et conductrices de la ligne du C3 sur cette portion.
      Rappelons que le bruiteur est utilisé théoriquement par les bus pour signaler un dépassement et uniquement dans cette optique, bien qu’il puisse parfois surprendre les cyclistes.
      Par ailleurs, sur le cours Lafayette, dans le sens Villeurbanne – Rhône, le couloir de bus n’est pas à proprement parler ouvert aux cyclistes, qui disposent en réalité d’une bande cyclable d’une largeur réglementaire à côté du couloir de bus.
      Dans tous les cas, libre à vous d’emprunter un itinéraire alternatif qui vous convient mieux 😉

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  • Bonjour,
    Je tiens à signaler qu’une grosse partie des cyclistes, voir peut-être la majorité, ne respectent pas le code de la route ( même les feux rouges qui leurs sont dédiés…). Ils roulent très souvent côte à côte que ce soit a 2, 3 ou 4 formant un obstacle au véhicule circulant sur la voie de bus ( TCL…etc). C’est souvent sauvage ( ça double a gauche et à droite en même temps un véhicule quand ils sont plusieurs). Je pense , selon moi, qu’il faut un moyen d’identification des vélos comme une plaque d’immatriculation pour verbaliser les mauvais cyclistes et ordonner la circulation avant le drame que ce soit sur voie de bus ou autres.

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  • caroline cousin

    Boulevard du 11 novembre Villeurbanne : Avant on pouvait circuler tranquillement en vélo sous les arbres sur une piste cyclable dédiée aujourd’hui la fin de la piste est réservée aux piétons !!! et les vélos doivent se mettre avec les bus qui tournent ou s’arrêtent …. ce n’est satisfaisant pour personne pas même pour les piétons il aurait été plus judicieux d’aménager le trottoir d’en face, côté immeubles, pour les piétons ??

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  • Bonjour, il serait également pertinent de rappeler aux conducteurs de taxi qu’ils ne sont pas prioritaires. Sur le couloir de bus/cycle de mon itinéraire quotidien (route de Genas BRON), je suis régulièrement « agressée » par ces « professionnels de la route » qui, après s’être excités sur leur avertisseur (en agglomération, il me semble que c’est une infraction) me dépassent en me frôlant volontairement, en me serrant contre le trottoir et même pire (poussette de la roue arrière avec le pare choc !!) …..Cherchant la sécurité, je fais plusieurs kilomètres de détours afin de circuler sur des voies cyclables pour finalement être encore plus en danger (motards ou scooters qui utilisent cette voie pour remonter les files à grande vitesse, fous du volants…)
    Des campagnes rappelant les règlementations aux automobilistes sont indispensables ( distances de sécurité pour les dépassements, les trottoirs ne sont pas autorisés au cycles sauf signalisation…)
    Se déplacer en vélo est un lutte pour la survie de chaque instant 🙁

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