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Quelques enseignements de l’enquête du Défi 2022 « A l’école j’y vais à vélo ou en trottinette »

Plutôt à vélo ! 47 % des parents lyonnais choisiraient dans l’idéal le vélo pour se déplacer avec leur enfant vers ses différentes activités. C’est ce que montre une enquête réalisée l’année dernière par la Maison du Vélo Lyon dans le cadre du 1er défi « A l’école j’y vais à vélo ou en trottinette ».

Une nouvelle enquête est lancée auprès des parents d’élèves qui participent au 2e défi. Il se tiendra jeudi 25 mai. En espérant que l’enquête 2023 révèle de nouveaux aspects de la mobilité des enfants lyonnais grâce à une participation encore plus importante. Parents des écoles participantes au Défi, pensez à y répondre, merci !

Une vingtaine d'écoles ont participé en 2022 à ce premier challenge. Plusieurs centaines de parents ont répondu à cette occasion à nos questions, de manière assez bien répartie entre les âges des enfants, les garçons ou filles, ou encore les habitudes de déplacement... Celles-ci confirment l'usage de la voiture dorénavant minoritaire pour les trajets vers l'école même s'il peut rester important dans certains établissements. Globalement, 1 élève sur 10 viendrait encore principalement en voiture à l'école.

Objectif principal de ces sondages : mieux connaître la mobilité des enfants à travers quelques questions, différentes chaque année. Parmi tous les enseignements de l'enquête 2022, en voici 3.

 

1. L'âge d'or du vélo, c'est en maternelle !

Loin des images d'Epinal, c'est plutôt chez les petits que le vélo a la cote ! Quasiment tous en ont un, y compris dans les écoles des quartiers populaires. Et ils l'utilisent bien plus souvent que les grands d'élémentaire.

Ces 2 éléments, baisse de l'usage et du taux de possession, pourraient s'expliquer par la difficulté à continuer la pratique en grandissant. Une fois le pédalage acquis, l'aire de jeux ou le parc ne suffisent plus. Cela renforce l'enjeu d'une action auprès des parents ou des accueils de loisirs, ou encore l'installation d'équipements ludico-sportifs comme les pumptracks pour que les grands puissent continuer la pratique. Sans parler des aménagements ou apaisements de quartier qui pourraient favoriser un usage en mobilité.

 

2. Des filles qui apprennent plus tard que les garçons à pédaler

Elles sont deux fois plus nombreuses à ne pas savoir faire du vélo ou à être peu à l'aise en cycle 2 : 15% d'après les parents sont peu à l'aise ou ne savent encore en faire en fin de CP, CE1 ou CE2. Une inégalité largement identifiée par les chercheurs, qui perdure au collège et après.

A noter que cette inégalité est renforcée dans les écoles en "Réseau d'éducation prioritaire" (REP).

 

3. L'équipement en vélo des parents détermine fortement celui des enfants

Si les familles les plus à l'aise avec le vélo peuvent continuer des activités à vélo avec leur enfant (déplacements, balades...), le taux de possession chute chez les familles moins équipées et continue de baisser avec l'âge.

Un équipement fortement corrélé au milieu social : dans les écoles en "éducation prioritaire" (REP ou REP+), le nombre de parents qui ont un vélo est bien moindre que dans les autres écoles.

Une différence importante qui se retrouve en terme de déplacements vers le travail. Les parents des écoles en "éducation prioritaire" seraient trois fois moins nombreux à se rendre au travail à vélo.

Plus encore que l'équipement en vélo, la possession d'un antivol pour l'engin de l'enfant est fortement liée au nombre de vélos que possèdent les parents. Un élément pourtant indispensable pour passer d'une pratique "loisirs" à des déplacements. Un point important alors que les écoles lyonnaises ont la particularité d'avoir des établissements trop exigus pour permettre le stationnement dans leur enceinte.

La possession ou non de vélo par les parents paraît enfin un critère particulièrement déterminant pour le choix du mode de déplacement idéal. Plus encore que l'âge de l'enfant, son genre, ou encore l'école en REP ou non.

Ces éléments renforcent l'approche «Savoir, pouvoir, vouloir rouler» développée par la Maison du Vélo. Le « Savoir rouler » est intéressant, et notre association le propose depuis 3 ans. Mais ce programme qui vise l'autonomie à vélo vers le collège ne suffit pas pour développer l'usage. Pour être efficace, l'approche doit être davantage globale. L'équipement des parents et leur aisance à vélo, les occasions de pratique ou encore l'apaisement des quartiers résidentiels sont déterminants.

D'autres pistes de réflexion peuvent être tirées des données de cette enquête. Celles-ci ont été utilisées dans le cadre du Master Ingénierie de la Formation Professionnelle à Grenoble et font l'objet d'un mémoire en sciences de l'éducation par une étudiante qui soutient son mémoire lundi 22 mai. Tout l'enjeu pour le plaidoyer vélo de se rapprocher des sciences sociales pour mieux comprendre les freins et les leviers possibles ! La Maison du Vélo est au premier plan dans cette démarche.

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