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Dimanche 8 mars 2020 : En s’Elles !

Le 8 mars, c’est la Journée Internationale pour le droit des femmes. Et si la pratique du vélo était-elle aussi concernée par les inégalités liées au genre ? Pour interpeller sur cette question, la Maison du Vélo Lyon organise la véloparade « En s’Elles ! ».

Le vélo, une pratique toujours genrée ?

La réponse est sans ambiguïté : La pratique du vélo, encore en 2020, est fortement genrée. Les statistiques le confirme, même à l’échelle de la Métropole de Lyon.

En effet, les comptages manuels réalisés en 2017 ont montré qu’un peu plus de 40% des cyclistes sont des femmes. Un chiffre qui pourrait sembler proche de la parité. Or, on constate de grandes disparités géographiques. Les femmes sont bien moins présentes dans les zones géographiques les plus populaires. Elles ne représentent que 26,5% des cyclistes compté.e.s à Saint-Priest ou 28,1% à Vénissieux par exemple.

D’après une étude menée sur la Communauté Urbaine de Bordeaux, les empêchements à la pratique féminine sont nombreux : « On a vu qu’il y avait une chute la nuit, mais aussi près des écoles. En effet, [les femmes] abandonnent le vélo quand elles ont deux enfants, alors que les hommes continuent. D’autres choses sont intéressantes, comme la peur des des incivilités masculines ou des ennuis mécaniques. » nous apprend Yves Raibaud, chercheur spécialiste de la géographie du genre.

En effet, côté mécanique, l’égalité n’est pas encore de mise. Dans le réseau des ateliers vélo participatifs et solidaires de l’Heureux Cyclage, seule un.e adhérent.e sur trois est une femme (en 2015).

Le vélo, un formidable outil d’émancipation des femmes

Avec le droit de pédaler, les femmes ont gagné le droit à la mobilité, le droit d’aller où elles veulent, quand elles le veulent, avec qui elles veulent. « La bicyclette a fait plus pour l’émancipation des femmes que n’importe quelle chose au monde. Je persiste et je me réjouis chaque fois que je vois une femme à vélo », déclarait en 1896 la militante américaine des droits des femmes Susan B. Anthony.

Toutefois, après plus d’un siècle, on constate toujours que certaines femmes n’ont pas accès à cette pratique. Dans les vélo-écoles par exemple, 87% des adultes formés sont des femmes. « Il y a aussi une catégorie d’empêchement liée au manque de pratique. Les femmes apprennent moins à faire du sport et font moins de vélo.» précise Yves Raibaud.

Enfin, selon Linda Baker, les femmes sont plus prudentes à vélo et plus sensibles aux aménagements cyclables. Ce qui tend à favoriser l’apparition d’infrastructures adaptées et sécurisées… pour tous les usagers ! (D’ailleurs, la plaisanterie circule toujours chez les aménageurs urbains de dire qu’un aménagement cyclable est réussi lorsque des femmes roulent dessus !)

Le principe de la Véloparade En s’Elles !

En s’Elles ! est une balade à vélo conviviale et festive. Pour mettre les femmes à l’honneur elle passera dans des rues (malheureusement pas toutes !) avec des noms de femmes. Les participant.e.s seront invité.e.s à faire du bruit à chaque passage : concerts de sonnettes, chants, slogans…

Le départ aura lieu à 14h30 square Sainte-Marie Perrin, Lyon 3e. L’arrivée est prévue vers 16h sur la place Renée Dufourt, Lyon 2e.

Toute personne qui soutient l’égalité entre les femmes et les hommes est la bienvenue ! Plus nous serons nombreux.euses à échanger sur ces questions, plus nous avancerons vers l’égalité…

 

2 réflexions sur “Dimanche 8 mars 2020 : En s’Elles !

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